.Il existe un vieux dicton aux Pays-Bas, qui dit : Dieu a créé le monde, mais les Hollandais ont fait leur territoire. Les Hollandais construisirent, tout d'abord des digues de conception très primitives, le gain sur la mer fut lent. Ces terrains gagnés sur la mer portent un nom : polder. Mais trop souvent, ces surfaces à peine débarrassées de l'eau de mer étaient inondées par la pluie et les infiltrations. On transportait l'eau et la boue avec des seaux.
Un Hollandais ingénieux remarqua que le vent, dans son son pays, soufflait en toute saison, sans rencontrer d'obstacle, passant au-dessus des plaines couvertes de prairies, de rivières et de lacs. Pourquoi, se dit-il, ne pas utiliser cette force pour le travail ? Nous sommes, à ce moment-là, au XVe siècle et de grands bras en forme de fléaux ne tardèrent pas à rompre la monotomie du paysage dans toutes les provinces des basses terres. Jusqu'au début du XVIIe siècle, les moulins à vent conservèrent un caractère primitif. Ils moulaient le grain, sciaient le bois, pressuraient les noix ou les graines pour en extraire l'huile, tressaient les cordages des fiers voiliers hollandais, retiraient de petites quantités d'eau hors des fossés et des marais. Mais quand on construisit des moulins dont la partie supérieure était mobile, permettant ainsi de capter le vent quelle que soit sa direction, le drainage des lacs devint possible.
Le moulin prit alors sa forme typique : quatre grandes ailes formant une croix, fixées à un engrenage conique en bois. Lentement, le vent faisait tourner les ailes ou les bras comme les aiguilles d'une montre , mais dans le sens contraire de ces aiguilles, actionnant ainsi la machinerie. Il existait pour les moulins d'épuisement ou moulins de polder, deux mécanisme : l'un se composait d'une roue à godets, l'autre d'une pompe à vis, plus perfectionné. Pour transformer un marais ou un lac en sol cultivable, on commence par creuser un canal tout autour. La terre extraite est entassée de façon à former des digues solides le long des deux berges. Puis on déverse dans le canal l'eau pompée du lac et du marais. Quand le niveau a baissé au point que l'eau ne peut plus être captée par les pompes de la première rangée de moulins, on en construit une deuxième rangée plus bas. L'eau est alors aspirée par des moulins auxiliaires, puis élevée jusqu'à la hauteur des moulins de la première rangée qui la rejettent dans le canal. Du canal, l'eau se déverse dans les fleuves se jetant à marée basse dans la mer, empêchée par les digues d'envahir de nouveau le terrain cultivable. Parfois, pour assécher un terrain et le conserver sec, il est nécessaire de construire jusqu'à quatre rangées de moulins à vent, cinquante à soixante étaient nécessaires aux temps anciens, s'il s'agissait d'un défrichement vraiment important.
Le vent a été l'élément essentiel du développement des Pays-Bas, sans lui les polders n'auraient jamais existé. Mais dompter le vent, n'est pas une chose facile, les Hollandais ont réussi.
|Contact |Reproduction interdite : Energie bleue.com